RÉSEAUX D’ÉCOLES : Préludes à une mise en place

Aiguillonnés par le ministère plusieurs inspecteurs d’académie préparent la mise en place de réseaux d’écoles pour la rentrée 2004. Ils sollicitent, ou s’apprêtent à solliciter, les avis des organisations syndicales tant pour définir le schéma territorial, que pour préciser le profil des coordonnateurs.

Le ministère a fait parvenir aux syndicats des projets de décrets à ce sujet afin de pouvoir disposer d’un cadre réglementaire pour la rentrée 2004.

LE SCHÉMA TERRITORIAL

C’est la première étape du projet du ministère. L’établissement et le travail sur un schéma territorial doivent permettre de justifier l’existence de réseaux sur tout le territoire départemental même si quelques uns seulement sont mis en œuvre dans un premier temps.

Le Sgen-CFDT est favorable à cette première étape qui doit se faire par une concertation la plus large possible. Elle permet d’échanger et d’argumenter sur la taille du regroupement, son territoire ; d’ordonner les critères géographiques, de distance, ceux du secteur de recrutement des collèges ; de faire les choix les plus pertinents en fonction des données locales.

Quelles que soient les suites données à l’établissement de ce schéma il correspond à notre demande de détermination de secteurs infra départementaux pour la carte scolaire et insère le 1er degré dans une logique de bassins de formation. Le travail pour définir ces secteurs permettrait également de traiter de manière moins théorique la question de la carte les langues vivantes, et plus globalement des liens écoles-collège.

LE CONTRAT

Devant les députés Xavier DARCOS s’est engagé (séance de questions au gouvernement - mardi 16 décembre) à : "...ne fermer aucune école rurale lorsqu’un réseau scolaire aura été décrété." Selon le ministre délégué le schéma territorial devrait déboucher sur un programme pluriannuel et valoir : "...parole de l’État, engagement de l’État dans le cadre des réseaux...".

Assez logiquement la création d’un réseau entraîne l’établissement d’un contrat. Il y a là une négociation à mener pour aboutir à un équilibre favorable aux élèves, à leurs parents et aux personnels des écoles concernés. Même si certaines équipes syndicales sont conduites à refuser les conclusions des travaux préparatoires, elles peuvent accepter de débattre pour peser sur un projet qui n’est pas encore précisé dans tous les domaines et veiller, au minimum, que les engagements du ministre, et ceux éventuels des IA soient respectés.

Le coordonnateur

Le projet de décret sur le coordonnateur reste dangereusement imprécis en particulier dans les relations avec les directeurs. Deux aspects sont abordés par le projet de décret:

LES MISSIONS

*coordination entre les écoles du réseau pour les actions pédagogiques et éducatives communes, - suivi et régulation des tâches des personnels intervenant dans plusieurs écoles,
* proposition sur l’utilisation des moyens affectés au réseau,
* suivi des activités périscolaires,
* présidence du conseil des maîtres du réseau,
*représentant des écoles auprès des communes et interlocuteur des acteurs extérieurs,
* aide aux directeurs,
* participation à la formation initiale et continue des directeurs d’école.

LA NOMINATION

Le coordonnateur appartient au corps des instituteurs ou des PE. Il est nommé par l’inspecteur d’académie après avis de la CAPD. Il est nommé pour une durée de 3 ans renouvelable une fois. Il peut prendre en charge dans les mêmes conditions un réseau différent.

Ce n’est pas tant le continu des missions qui est contestable que l’absence de précision sur le partage des responsabilités avec les directeurs. Tout se passe comme si l’administration disait aux futurs coordonnateurs : "Allez y ; faites vos preuves ; définissez votre périmètre ; taillez vous votre place en rognant sur les fonctions assurées tant bien que mal par les actuels directeurs...".

Ce flou n’empêchera pas d’éventuelles réussites là où il y aura un projet et un dynamisme partagés accompagnés de doigté de la part du coordonnateur et de bonnes volontés réciproques. mais il peut aussi susciter des conflits de pouvoirs, des débats interminables sur les limites, une instrumentalisation des personnes par les divers protagonistes.

De quoi discréditer le dispositif, rapidement et pour longtemps. Le rôle des CTP et CAPD peut ici être primordial pour favoriser un déroulement positif et éviter les scénarios catastrophes :

* établir un profil du poste de coordonnateur,
* apporter des précisions sur les tâches concrètes,
* demander un groupe de suivi des premières mises en
* place.

Moyens de fonctionnement

Reste la question des moyens de fonctionnement pour la laquelle nous n’avons à ce jour que des assurances verbales.

Les responsables fédéraux lors des groupes de travail ont demandé et demanderont encore des engagements sur les temps de décharge, les moyens de fonctionnement financiers et administratifs. Il est nécessaire que ces demandes soient aussi présentées aux IA.

Le projet ministériel souffre toujours du même défaut fondamental : plaquer une structure de groupe sur une structure de base non modifiée. Dans le meilleur des cas le résultat peut être positif (meilleurs répartitions des tâches, revitalisation des projets d’école, circulation améliorée des questionnements et réussites pédagogiques, coopération accrue des partenaires...). Mais ce projet peut aussi entraîner brouillage, blocage et renforcement des dysfonctionnements de l’école.

Dans le chantier de réalisation qui s’ouvre maintenant, le projet GEP du Sgen-CFDT, avec ses principes fondamentaux, peut servir de base de jugement pour peser sur une mise en place décrétée mais encore en rodage.

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